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Hautes-Alpes: vive émotion au commissariat de Briançon après le suicide du gardien de la paix Benjamin

, Hautes-Alpes: vive émotion au commissariat de Briançon après le suicide du gardien de la paix Benjamin

Le gardien de la paix laisse derrière lui une petite fille et des proches inconsolables. Ses collègues sont également plongés dans un chagrin immense.

Choqués, dévastés, anéantis. Les mots manquent lorsqu’il s’agit de qualifier l’état d’esprit des policiers du commissariat de Briançon. Entre incrédulité, colère et ce sentiment de vide que seul le temps peut combler, tous essaient de trouver des réponses à leurs questions.

Certains se remémorent les bons moments passés avec Benjamin. Mais d’autres n’arrivent pas à chasser ces images glaçantes gravées dans leur esprit depuis mardi. Il y a eu le discours du directeur départemental de la sécurité publique, monté en urgence dès le matin. Les mots forts de la sous-préfète, et les sanglots profonds du commandant Fernez, qui venait de perdre « l’un de ses gars ».

Incrédulité de ses collègues

Benjamin Simon, gardien de la paix de 32 ans, en poste à Briançon depuis huit ans, a mis fin à ses jours ce mardi avec son arme de service. Les faits se sont produits à son domicile, un appartement dans une résidence sur la route de Grenoble.

Benjamin s’est tiré une balle en pleine tête alors même que sa collègue, épuisée après des heures d’échanges pour le convaincre de rester en vie, était en train de quitter le domicile pour laisser la place au négociateur du RAID.

Le membre de cette unité d’élite n’a même pas eu le temps de parler. Presque toutes les personnes présentes, qu’elles soient dehors ou dans un appartement du dessous pour organiser l’opération, ont entendu la détonation. Un long silence. Et les cris de la collègue qui a pourtant fait son maximum pour que Benjamin quitte la salle de bain.

Auparavant, le commandant du commissariat de Briançon, et chef de Benjamin, avait réussi à échanger « avec son gars ». Ils ont parlé de tout. De la petite fille de Benjamin qui allait fêter ses deux ans. De ses parents restés dans le nord de la France. Et même du chien qui allait se sentir bien seul si son maître se résolvait « à faire une connerie ».

Rien à faire. Benjamin n’a pas voulu quitter la pièce dans laquelle il était enfermé depuis le matin. Il a téléphoné à plusieurs membres de sa famille. Puis a fait feu.

Une enquête en cours

Les nombreux témoins n’arrivaient plus à parler au moment de quitter la résidence Horizon Vauban, lieu du drame. Ni les collègues de Benjamin, ni le maire de Briançon, qui venait probablement de vivre l’un des moments les plus difficiles de sa vie d’élu.

Le procureur de la République de Gap, Florent Crouhy, a ouvert une enquête « en recherches des causes de la mort ». Si le suicide ne fait aucun doute, les gendarmes de la compagnie de Briançon s’attèlent à présent à savoir pourquoi le gardien de la paix est passé à l’acte.

Comme bien souvent lorsqu’une personne met fin à ses jours, les causes peuvent être multifactorielles. La récente séparation avec la mère de sa fille avait miné le moral de Benjamin. Les cris, les portes qui claquent, les valises sur le palier et les conflits lorsqu’il s’agit de se partager la garde d’un enfant, Benjamin et son ex-compagne étaient en plein dedans. À l’image de nombreux couples qui ont décidé de séparer leurs chemins.

Le policier s’en était ému auprès de ses collègues. Sa hiérarchie se tenait informée régulièrement. Mais personne n’aurait imaginé qu’il commette l’irréparable. Benjamin était un « bon flic ». Un caractère bien trempé qui savait ce qu’il voulait.

« Un coeur énorme »

« Et un cœur énorme » souligne son patron, le commandant Fernez, qui partageait avec lui les bons souvenirs du « ch’Nord », une région que les deux hommes connaissaient.

« Récemment, un policier s’est marié. Mais le jour choisi tombait en même temps qu’une journée de mobilisation contre la réforme des retraites », raconte le patron des policiers briançonnais. « Ni une, ni deux, Benjamin est revenu de son jour de repos pour permettre à un collègue de se rendre à la noce. Benjamin, c’était ça… »

Une cellule psychologique mise en place

Les 45 fonctionnaires de police du commissariat de Briançon ont tous une belle histoire à raconter sur Benjamin.

Comme un symbole, presque un hommage parce qu’il n’aurait pas aimé que la vie s’arrête, ses collègues ont repris le travail, le coeur lourd, dès le lendemain du drame.

C’est pour cela que le service de soutien psychologique opérationnel a été activé. Deux psychologues entendent celles et ceux qui ont besoin de parler, de se confier ou tout simplement de pleurer. Ces deux psychologues venus de Marseille resteront le temps qu’il faudra.

La préfecture des Hautes-Alpes accompagne les fonctionnaires de police mais aussi la famille du défunt. Une minute de silence pourrait être respectée dans toutes les préfectures de France, en mémoire de Benjamin Simon.

Une autopsie sera pratiquée sur le corps du policier ce vendredi. Son corps sera ensuite rendu à sa famille et ses obsèques devraient se dérouler la semaine prochaine dans le nord de la France.

Une bonne partie de ses collègues ont prévu de faire le déplacement, pour « braire » (expression nordiste qui signifie pleurer ndlr) une dernière fois Benjamin, avant un dur retour à la réalité dans un commissariat meurtri.

Valentin Doyen

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