Dans les rues de Gap, mercredi 12 avril, le sujet de la rocade autour de la ville suscite les débats. Chacun y va d’un avis plus nuancé que l’autre. Mais, il y a un point qui met d’accord tout le monde : « Ce projet est une nécessité », marmonne Caroline, retraité Gapençaise de 78 ans à la voix cassée. « Une première partie de la route est déjà là, étant donné les avantages que représente cette rocade, ce serait dommage de ne pas aller au bout », explique Charles, retraité champsaurin de 73 ans.
« Traverser Gap, c’est une épreuve »
« La traversée de Gap est très pénible selon la période », explique Lucien, retraité de 71 ans. Et de poursuivre : « J’habite près d’Aix-en-Provence (13) mais ma fille est installée à Saint-Bonnet-en-Champsaur. Pendant les fêtes de fin d’année ou pendant l’été, nous venons lui rendre visite. Traverser Gap, c’est une épreuve. » Pour l’Aixois, la rocade de Gap serait donc une aubaine. Tout comme Lucien, Charles, serait « le premier à emprunter cette route, notamment pour aller à Marseille. » Assis sur un banc rue Carnot, Mathieu, 38 ans, trouve aussi une utilité à cette route : « J’habite Neffes et j’ai des amis qui habitent à Saint-Bonnet-en-Champsaur. La rocade nous permettra de gagner du temps. »
Le projet, né dans les années 1970, laisse encore certains sceptiques. Comme Charles : « J’habite dans la vallée depuis 30 ans et c’était déjà un sujet quand je suis arrivé. Aujourd’hui, on est résigné, on se demande ce qu’il va se passer sans trop y croire non plus. » « Comme on dit, l’espoir fait vivre mais on ne s’attend plus à rien », ajoute Caroline.
« Il aurait fallu terminer la rocade avant de commencer le chantier du miroir d’eau ! »
Si sur le fond, la rocade fait l’unanimité, certains Gapençais remettent en cause le projet de miroir d’eau annoncé la semaine dernière par Roger Didier « Pourquoi le faire sortir de terre [le miroir d’eau] alors que ce projet de rocade, capital pour la ville, attend depuis plus de 30 ans », se questionne Caroline. Pour Malou, une retraitée de 88 ans, le ton n’est pas le même : « Il aurait fallu terminer la rocade avant de commencer ce chantier ! »
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Déviation à La Roche-de-Rame : des esquisses depuis 33 ans, un débat depuis 132 ans
Une déviation pour contourner le village de La Roche-de-Rame, un souhait qui a traversé les décennies, le siècle même. Les premières esquisses datent d’il y a 33 ans. Les premiers débats de 132 ans. Mais la question reste toujours en suspens. Des études ont été financées, de l’argent a été dépensé. Quatre scénarios ont été proposés. Mais le gouvernement a dit « non ». Rien n’a, pour l’instant, abouti. L’un d’eux, d’un coût de 62 millions d’euros, a été voté par le conseil municipal de La Roche-de-Rame, entre la voie ferrée et la Durance depuis le lac jusqu’au torrent de l’Ascension, avec deux ponts à construire. Trop cher ce tracé, selon l’État.
Une nouvelle – et énième – étude vient d’être demandée par le ministre des Transports, Clément Beaune. Ce cinquième scénario représenterait un mix entre la construction d’une voie nouvelle et l’aménagement de la voie actuelle ; et en reprenant, justement, le tracé de la voie actuelle. Ce qui impliquerait donc la destruction des habitations gênantes pour permettre un trafic plus fluide. Le ministre espère inclure le projet routier de La Roche-de-Rame dans l’enveloppe 2023-2027 du contrat État-Région.
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